Dys
« Les dys : 7 millions d’invisibles » : c’est le thème de cette nouvelle édition de la journée nationale des dys qui se déroule cette année le samedi 15 octobre 2022.
Depuis 16 ans, cette journée mobilise de nombreuses familles, des associations comme la Fédération française des dys et des professionnels partout en France dans le but de sensibiliser, mieux connaître, mieux détecter et prendre en compte les troubles dys dans notre société.
L’occasion de faire le point sur ce handicap et les aides aux personnes concernées par les troubles dys.
Les troubles « dys » : de quoi s’agit-il ?
« Troubles dys » ou troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA)
Pouvant affecter une ou plusieurs fonctions cognitives, les troubles dys, aussi appelés troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA), sont caractérisés par des dysfonctionnements dans le développement d’une ou plusieurs des fonctions suivantes :
- le langage ;
- la coordination motrice ;
- l’attention ;
- la perception ;
- la mémoire ;
- les fonctions visuo-spatiales;
- les fonctions exécutives.
- Les grands types de « troubles dys »
Il existe plusieurs types de troubles dys :
- la dyslexie et la dysorthographie : ce sont des troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit (nommés dyslexie) ou des difficultés pour lire et orthographier (dysorthographie) ;
- la dysphasie correspond à des troubles spécifiques du développement du langage oral qui peuvent se caractériser par des difficultés pour parler et comprendre ;
- la dyscalculie : il s’agit de troubles spécifiques des activités numériques qui peuvent se caractériser par des difficultés à comprendre et à utiliser les nombres ;
- la dyspraxie : consiste en des troubles spécifiques du développement moteur et/ou des fonctions visuo-spatiales c’est-à-dire par des difficultés à organiser ses gestes ;
- les troubles d’attention avec ou sans hyperactivité correspond à des troubles spécifiques qui peuvent se caractériser notamment par une tendance spontanée à avoir une activité désorganisée et inappropriée, des difficultés à diriger son attention et à la mener à son terme, à réguler son impulsivité dans les échanges sociaux ;
- les troubles mnésiques : il s’agit de troubles spécifiques de la mémoire. Ils peuvent porter sur la mémoire à court terme, immédiate ou à long terme. Ils apparaissent au cours du développement de l’enfant vers 5-6 ans et sont permanents.
À savoir
Une personne concernée par les troubles dys peut présenter plusieurs types de troubles de l’apprentissage.
Pourquoi et comment détecter les troubles dys ?
L’intérêt d’un repérage et d’un diagnostic précoce
Les troubles dys ont des impacts sur la vie quotidienne des personnes concernées, notamment sur leur vie scolaire, sociale, ou professionnelle. Il est donc important de les repérer et de les diagnostiquer afin de :
- mettre en place une prise en charge et une rééducation au plus vite ;
prévenir les conséquences possibles de ces troubles sur le développement psychique et social des personnes atteintes de troubles dys (mauvaise image de soi, isolement, difficultés d’attention et de
- concentration, anxiété, fatigabilité, comportements agressifs, agitation…) ;
- atténuer le retentissement de ces troubles sur les autres apprentissages.
- Les professionnels intervenant dans le diagnostic des troubles dys
- Relevant du domaine médical et paramédical, le diagnostic des troubles dys donne lieu à un bilan pluridisciplinaire, prescrit par un médecin qui en coordonne la synthèse. Il fait intervenir, en fonction
- des symptômes, différents professionnels comme des orthophonistes, des neuropsychologues, des psychologues cliniciens, des psychomotriciens, des ergothérapeutes ou encore des ophtalmologistes.
Si vous souhaitez en savoir plus, consultez votre médecin traitant.
Quelles aides pour les troubles dys ?
Vous ou votre enfant avez des troubles dys, vous pouvez bénéficier de différentes aides ou dispositifs. Faisant l’objet d’une demande auprès la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), ils peuvent vous permettre :
- d’améliorer et/ou de compenser votre handicap ;
- de faire mettre en place les adaptions nécessaires au niveau scolaire ou professionnelle, notamment.
- Les aides à destination des enfants et adolescents
- Pour compenser le handicap de votre enfant et lui permettre de suivre une scolarité dans les meilleures conditions, la MDPH peut sur la base de l’évaluation de sa situation :
attribuer l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) et éventuellement son complément AEEH ;
élaborer un projet personnalisé de scolarisation (PPS) lui permettant de bénéficier d’aménagements, de matériel pédagogique adapté, de l’intervention d’un accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH)… ;
proposer une orientation dans un établissement médico-social.
À savoir
D’autres dispositifs que le PPS peuvent être mis en place directement par l’établissement scolaire de votre enfant sans notification de la MDPH :
le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) : ce dispositif s’adresse aux élèves ayant des difficultés nécessitant un soutien et des aménagements spécifiques, sans être reconnu en situation de handicap ;
le plan d’accompagnement personnalisé (PAP) : ce dispositif s’adresse aux élèves qui connaissent des difficultés scolaires durables ayant pour origine un ou plusieurs troubles des apprentissages (dyslexie, dysphasie, dyspraxie…) évoluant sur une longue période sans reconnaissance du handicap.
Pour en savoir plus, lire l’article « PPRE, PAI, PAP, PPS : en quoi consistent les différentes possibilités d'appui à la scolarisation ? ».
Les aides à destination des adultes
Votre démarche auprès de la MDPH peut vous permettre de prétendre, sur la base de l’évaluation qui aura été faite de votre dossier de :
- la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) : celle-ci peut, notamment, vous permettre de demander des aménagements de travail, de bénéficier d’aides pour acquérir du
- matériel adapté et d’accéder à des dispositifs spécifiques d’accompagnements vers l’emploi ;
- la prestation de compensation du handicap (PCH) : celle-ci peut à titre d’exemple vous permettre d’acquérir du matériel destiné à compenser votre handicap ;
- l’allocation adulte handicapé (AAH).
- Vos démarches auprès de la MDPH
- Pour pouvoir bénéficier des aides, vous devez impérativement déposer un dossier auprès de la MDPH. En quelques mots, votre dossier doit comprendre :
- le formulaire Cerfa 15692*01 : il est recommandé de bien décrire vos besoins et vos attentes afin de permettre aux personnes en charge de l’évaluation de bien cerner votre situation ou celle de votre enfant ;
les pièces justificatives demandées : certificat médical de moins de 12 mois, rempli, daté et signé par votre médecin traitant ou spécialiste, accompagné des bilans qui auront été réalisés.
Pour en savoir plus, lire l’article « Le dépôt du dossier et le traitement de la demande par la maison départementale des personnes handicapées.
À savoir
Si cette démarche auprès de la MDPH concerne votre enfant, un formulaire Geva-sco devra être joint à votre dossier. Ce formulaire permettra à la MDPH d’analyser la situation et les besoins de votre enfant et de proposer, le cas échéant, un PPS.
Pour en savoir plus, lire l’article « Qu’est-ce que le Geva-sco ? ».
N’hésitez pas à vous faire accompagner dans l’élaboration de votre dossier par la MDPH de votre lieu de résidence. Utilisez notre annuaire pour retrouver les coordonnées de votre MDPH.